D’énormes différences dans l’évolution des emplois culturels entre les provinces et les territoires
Analyse à long terme (2010 à 2022) et changements plus récents (2019 à 2022)
Cet article contient une analyse de l’évolution des emplois dans le domaine des arts, de la culture et du patrimoine, à partir des données récemment publiées pour 2022. L’article fait suite à un récent examen (en anglais) de l’évolution du produit intérieur brut (PIB).
Entre 2010 et 2022, le nombre d’emplois culturels a augmenté dans plus de provinces et territoires que le PIB, mais l’évolution de ces emplois n’a pas été uniforme dans l’ensemble du pays. Six provinces et territoires ont connu des augmentations, six autres ont connu des diminutions et une province n’a pratiquement pas connu de changement en matière d'emplois culturels.
Les données proviennent des Indicateurs de la culture et du sport par province et territoire, de Statistique Canada, 2022, qui comprennent les aspects des arts, de la culture et du patrimoine ci-après :
les écrits et les ouvrages publiés;
les arts visuels et appliqués;
l’enregistrement sonore;
l’audiovisuel et les médias interactifs;
les spectacles sur scène;
le patrimoine et les bibliothèques;
les institutions culturelles publiques (qui sont exclues des autres domaines);
l’éducation et la formation.
À la fin de cet article, vous trouverez des notes supplémentaires concernant l’ensemble de données.
Une augmentation significative des emplois culturels en Colombie-Britannique, mais un bilan mitigé ailleurs
Le premier graphique présente l’évolution des emplois culturels entre 2010 et 2022. Dans l’ensemble du Canada, les emplois culturels ont augmenté de 4 % pendant cette période.
La Colombie-Britannique a connu une très forte augmentation (+28 %), et trois autres administrations ont connu des augmentations supérieures à la moyenne canadienne : le Nunavut (+11 %), la Nouvelle-Écosse (+9 %) et la Saskatchewan (+5 %).
L’augmentation des emplois culturels a été plus faible au Yukon (+3 %) et en Ontario (+3 %).
Il n’y a presque pas eu de changement dans les emplois culturels au Québec (+0,2 %).
Les six autres provinces et territoires ont vu leur nombre d’emplois culturels diminuer : les Territoires du Nord-Ouest (-2 %), l’Île-du-Prince-Édouard (-3 %), le Manitoba (-5 %), Terre-Neuve-et-Labrador (-5 %), l’Alberta (-11 %) et le Nouveau-Brunswick (-20 %).
Le nombre total d’emplois dans le domaine des arts, de la culture et du patrimoine dans chaque administration en 2022 est estimé comme suit :
Canada : 648 800
Colombie-Britannique : 115 300
Alberta : 48 500
Saskatchewan : 12 200
Manitoba : 20 100
Ontario : 270 500
Québec : 153 100
Nouveau-Brunswick : 7 300
Nouvelle-Écosse : 13 300
Île-du-Prince-Édouard : 1 700
Terre-Neuve-et-Labrador : 4 900
Yukon : 800
Territoires du Nord-Ouest : 640
Nunavut : 440
Depuis la pandémie, les emplois culturels ont diminué au sein de nombreuses provinces et territoires
Le deuxième graphique d’aujourd’hui comprend les changements plus récents dans les emplois du secteur culturel et les différences significatives entre les provinces et les territoires.
Entre 2019 et 2022, le Nunavut a connu une hausse de 27 % relativement aux emplois culturels, par rapport à la moyenne canadienne de -1 %. Trois provinces de l’Atlantique ont également connu une augmentation : la Nouvelle-Écosse (4 %), Terre‑Neuve‑et‑Labrador (3 %) et l’Île-du-Prince-Édouard (1 %). Il est intéressant de noter que l’autre province de l’Atlantique (le Nouveau-Brunswick) est la suivante sur la liste, mais le nombre d’emplois culturels n’y a pratiquement pas changé (+0,4 %). La Colombie‑Britannique et l’Ontario n’ont pas non plus connu de changement récent dans les emplois culturels (+0,3 % et -0,3 %, respectivement), alors que six provinces et territoires ont connu une diminution du nombre d’emplois.
Notes
Cet article contient une analyse des estimations de Statistique Canada concernant les retombées directes des produits culturels, c’est-à-dire la production de biens et de services culturels par les établissements des industries culturelles et non culturelles.
Les calculs tiennent compte de six principaux secteurs (que Statistique Canada appelle « domaines »), à savoir :
les spectacles sur scène (y compris les arts de la scène, les festivals et célébrations culturelles, sauf les organismes publics qui font partie du domaine « Gouvernance, financement et soutien professionnel »);
les arts visuels et appliqués (y compris l’architecture, la publicité, l’artisanat, le design et les autres œuvres d’art);
les écrits et les ouvrages publiés (y compris les livres, les journaux, les périodiques et les autres activités d’impression);
l’audiovisuel et les médias interactifs (y compris la radiotélédiffusion, les films et vidéos et les médias interactifs, sauf les organismes publics qui font partie du domaine « Gouvernance, financement et soutien professionnel »);
l’enregistrement sonore (et l’édition de musique);
le patrimoine et les bibliothèques (y compris les bibliothèques, les archives et le patrimoine culturel et naturel privés, sauf les organismes publics qui font partie du domaine « Gouvernance, financement et soutien professionnel »).
Trois domaines connexes sont aussi inclus, à savoir :
la gouvernance, le financement et le soutien professionnel (y compris, entre autres, tous les lieux publics de diffusion de la culture, qui ne sont donc pas comptabilisés dans les autres domaines, comme le patrimoine et les bibliothèques, les spectacles sur scène, les arts visuels et appliqués, etc.);
l’éducation et la formation (y compris les programmes culturels offerts par les établissements d’éducation et de formation);
multidomaine (y compris les éléments qui ne peuvent pas être attribués à un seul domaine).
Ces données ne nous permettent pas d’estimer la valeur ajoutée des arts (séparément des autres éléments culturels et patrimoniaux), car plusieurs domaines de la liste ci-dessus englobent des éléments pouvant appartenir aux arts, à la culture et au patrimoine. Par exemple, le domaine des « arts visuels et appliqués », bien qu’il puisse sembler correspondre à la catégorie des « arts », comprend aussi l’architecture, la publicité et le design, soit trois sous‑domaines qui ne sont généralement pas inclus dans les arts.
Les données ne reflètent que les incidences directes et sont donc relativement modestes. Des éléments couramment mesurés, notamment les incidences indirectes (la redistribution des dépenses des organismes culturels) et induites (la redistribution des salaires gagnés par le personnel culturel et celui des fournisseurs), sont exclus.