Le recours au bénévolat supérieur dans les organismes des arts, du patrimoine et du divertissement
Le recours aux bénévoles varie entre les plus petites provinces et les plus grandes.
La plupart des organismes à but non lucratif (OBNL), y compris ceux du domaine des arts, du patrimoine et du divertissement, s’appuient sur des bénévoles pour atteindre leurs objectifs.
De nouvelles données sur le bénévolat par secteur d’activité révèlent que le des arts, du patrimoine et du divertissement a davantage recours à cette main-d’œuvre non rémunérée que d’autres secteurs comptant également beaucoup d’OBNL. Les différences entre les données sur le bénévolat d’une province à l’autre sont également intéressantes, tout comme les informations sur les défis liés au recrutement et à la rétention des bénévoles.
Le présent billet démontre qu’un certain recours à des bénévoles est plus répandu dans le domaine des arts, du patrimoine et du divertissement que dans tout autre secteur d’activité. De nombreux organismes dans les arts, le patrimoine et le divertissement affirment rencontrer des difficultés à recruter des bénévoles. Une analyse par province révèle en outre que le recours aux bénévoles dans ce domaine varie d’après la grosseur de la province.
Proportion des organismes ou entreprises ayant des bénévoles
Le graphique suivant démontre que 36 % des organismes ou entreprises des arts, du patrimoine et du divertissement font appel à des bénévoles, un taux tout juste supérieur à celui des groupes religieux, d’action sociale, de citoyens et d’affiliation (35 % dans ce secteur appelé « autres services, sauf les administrations publiques » par Statistique Canada). Seulement 12 % des organismes ou entreprises du secteur des soins de santé et de l’assistance sociale déclarent avoir des bénévoles. Il s’agit des trois secteurs types d’activité ayant davantage recours aux bénévoles. La moyenne pour l’ensemble des industries canadiennes n’est que de 8 %.
La définition de « recours à des bénévoles » de ce sondage de Statistique Canada est simple : il s’agit du pourcentage des organismes et entreprises dans un secteur affirmant employer des bénévoles. On ne connaît pas le nombre de bénévoles dans chaque organisme. Dans ce contexte, selon moi, des pourcentages élevés peuvent signifier deux choses :
qu’un secteur d’activité contient un taux relativement élevé d’OBNL ;
que ces organismes de bienfaisance sont possiblement de taille relativement restreinte, ce qui les rend plus susceptibles de dépendre de bénévoles.
Le bénévolat dans les arts, le patrimoine et le divertissement plus répandu dans les provinces moins populeuses
Il y a quelques semaines, nous avons découvert que le cumul d’emplois multiples s’observe davantage dans les plus petites provinces. La même tendance s’observe pour le bénévolat.
Les organismes du domaine des arts, du patrimoine et du divertissement dans les plus petites provinces sont plus susceptibles de faire appel à des bénévoles.
Dans le graphique suivant, on remarque que l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique ont les taux les plus bas de bénévoles dans les arts, le patrimoine et le divertissement. Les trois provinces enregistrent un taux égal ou inférieur à la moyenne nationale de 36 %. L’Alberta suit, tant quant à la population qu’au recours à des bénévoles, avec 41 %. Les six autres provinces, qui ont toutes une population inférieure à 1,5 million, affichent les proportions les plus élevées d’organismes ayant des bénévoles dans le domaine des arts, du patrimoine et du divertissement. Ces proportions vont de 44 % pour la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick à 52 % pour le Manitoba et l’Île-du-Prince-Édouard.
Le plus grand défi : le manque de nouveaux-elles bénévoles
On a demandé aux organismes qui emploient des bénévoles quels étaient leurs défis liés au recrutement et à la rétention des bénévoles. Environ la moitié des organismes avec bénévoles dans le domaine des arts, du patrimoine et du divertissement (52 %) ont signalé une pénurie de nouveaux-elles bénévoles. Les autres défis les plus répandus concernent la rétention des bénévoles : leur incapacité à s’engager à long terme (rapportée par 35 % des organismes) et la rétention des bénévoles en général (également 35 %). Un total de 22 % des organismes avec bénévoles dans le domaine des arts, du patrimoine et du divertissement a déclaré manquer de temps et/ou de ressources pour recruter des bénévoles, et 17 % ont fait état de niveaux élevés d’épuisement professionnel et de stress parmi leurs bénévoles.
Le sondage comprenait aussi des questions sur les répercussions de ces défis sur les répondant-e-s. Les deux réponses les plus souvent sélectionnées par les organismes du secteur des arts, du patrimoine et du divertissement sont : le personnel rémunéré travaillant plus d’heures pour assumer des rôles de bénévoles (38 % des organismes) et l’adaptation des tâches actuelles des bénévoles pour répondre aux exigences opérationnelles (37 %). Un pourcentage plus faible, mais néanmoins significatif, d’organismes avec bénévoles a signalé le risque d’épuisement des employé-e-s (27 %) et la réduction des programmes ou des services (22 %).
Malheureusement, cette source de données n’est pas assez complète pour offrir des statistiques fiables sur les défis liés au bénévolat dans chaque province.
Remarque et lien vers la source des données
La catégorie « Arts, patrimoine et divertissement » (que Statistique Canada nomme « Arts, spectacles et loisirs ») comprend les arts d’interprétation, sports-spectacles et les activités connexes (code d’industrie 711) ; les établissements du patrimoine (code 712) ; et le divertissement, les loisirs, jeux de hasard et loteries (code 713).
Source : Statistique Canada. Tableau 33-10-0617-01. Bénévoles et défis que les entreprises doivent relever pour recruter et maintenir en poste des bénévoles, quatrième trimestre de 2022, https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=3310061701&request_locale=fr.